Manifeste pour l’Habitat Reversible

MANIFESTE POUR L’HABITAT RÉVERSIBLE

• Il est urgent de repenser la manière dont nous construisons aujourd’hui 

• L’industrie du logement nous mène dans le mur 

Réchauffement climatique

27% des émissions de gaz à effet de serre en France liées au logement

C’est le premier facteur de réchauffement climatique. La construction d’une maison de 50m2, émet 21 tonnes de CO2 en moyenne, l’équivalent de ce qu’un français moyen émet en 3 ans, soit 10 fois le montant annuel maximum qu’un individu devrait émettre pour préserver la planète.

Exclusion sociale 

1 français sur 5 est en situation de fragilité par rapport au logement

Avoir la certitude d’avoir un toit sur la tête est essentiel pour se sentir en sécurité, et pouvoir se développer ensuite en tant qu’individu. A cause de spéculation immobilière, beaucoup ne peuvent posséder leur logement ou doivent s’endetter lourdement, et le logement est le principal facteur d’exclusion. (Illustration : pyramide de Maslow)

• Construire en béton est un non-sens écologique

Production de déchets

46 millions de tonnes de déchets

Jusqu’à l’invention du béton et du ciment, nous avons toujours construit de manière à réutiliser les matériaux. Désormais, ce n’est plus le cas : on compte 1 fois et demi plus de déchets du bâtiment que de déchets ménagers.

Empreinte carbone

1/12e des émissions mondiales de CO2

Le béton est responsable à lui seul du 1/12ème des émissions de CO2 dans le monde, sans parler des problèmes liés à l’extraction du sable. Une simple dalle de 30cm de béton sur 50m2 représente 4.5T de CO2, soit 9 trajets Paris-New York en avion !

Artificialisation des sols 

-25% de surface agricole en France sur les 50 dernières années	L’équivalent d’un département moyen français est bétonné tous les 6 ans, principalement à cause de l’habitat. L’imperméabilisation des sols aggrave les effets des inondations et des sécheresses, de plus en plus fréquentes.

• Et si on construisait autrement ?

• Zéro déchet 

Ré-apprenons à construire en visant le “zéro déchet” , comme cela a toujours été le cas avant l’ère industrielle : avec des matériaux biodégradables ou ré-employables à la fin de leur cycle de vie (“cradle to cradle”). 

• Zéro empreinte carbone

Il est aujourd’hui possible d’atteindre le zéro carbone dans la construction neuve aujourd’hui, et relativement simple de diviser par 10 l’empreinte carbone d’une maison neuve en brique ou parpaing, grâce aux matériaux biosourcés dont le bois, aux matériaux recyclés et aux low tech. 

Cela suppose de se passer du béton, de réapprendre à construire en ossature bois, et de penser d’autres systèmes de fondations : pieux vissés, pneus, plots, pilotis ou pierre sèche, remorque. (illustration : types de fondations) 

• Des sols vivants

Arrêtons d’imperméabiliser les sols ! Grâce à ces types de fondations et à la construction sur dalle bois, les sols ne sont pas imperméabilisés, l’eau peut s’infiltrer, la vie des sols est préservée et le terrain peut revenir à son état initial en cas de départ des habitants et de leur habitat. C’est pour cela que nous appelons ces constructions “habitats réversibles”

• Pour tou.te.s

Et si chacun.e de nous pouvait enfin devenir propriétaire de son logement, pour satisfaire son besoin fondamental de sécurité et pouvoir se développer plus sereinement en tant que personne ? 

Grâce à la réversibilité de l’habitat, il est possible de construire ou faire construire son habitat réversible et de le posséder sans avoir besoin d’acheter le terrain sur lequel il est implanté, et en ayant la garantie de pouvoir y rester toute sa vie, grâce au système du bail emphytéotique ! 

Le propriétaire, public ou privé, concède aux habitants un “droit d’usage” encadré par une charte d’utilisation et sécurisé sur le long terme (en général 99 ans) en échange d’un faible loyer. Les maisons mobiles ou démontables peuvent ainsi être déplacées ou revendues indépendamment de la terre, qui redevient un bien commun emprunté aux générations futures. 

• Bonne nouvelle : ça existe déjà ! 

• Il y en a pour tous les goûts

Il existe presque autant d’habitats réversibles que d’habitants : auto-construits ou non, autonomes ou non, de 10 comme de 100m2, des récents comme des vieux de 50 ans… 

• Il est possible de s’installer légalement, même en zone agricole ou naturelle

Depuis 2014, la loi ALUR a donné un cadre légal à l’habitat réversible, qualifié de “résidence démontable constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs”, en permettant son installation sur terrains constructibles ou dans des STECAL, dérogations au principe de non constructibilité en zone naturelle ou agricoles, qui peuvent être créés dans les plans locaux d’urbanisme (PLU ou PLUi) avec l’accord de la commune. 

• Mais pourquoi ne le fait-on pas déjà ?!

• Manque d’information et préjugés

Beaucoup n’ont pas conscience des problèmes écologiques liés à la construction en béton ou connaissance de la possibilité de vivre dans des habitats réversibles sans posséder la terre et de manière sécurisée dans le temps. 

D’autres ont des préjugés sur ce type d’habitat : il serait mal isolé, moins confortable ou moins durable, ou encore pourrait s’envoler ! C’est pour changer ces préjugés que nous avons choisi “habitat réversible” plutôt que “habitat léger”.

• Méconnaissance des élus et administrations

La loi ALUR de 2014 est peu connue des élus, parfois même des administrations, qui manquent de connaissances techniques, de précédents et de retours d’expérience, et a été peu appliquée (seulement 14 STECAL créés pour l’habitat démontable)

De plus, certain.e.s élu.e.s, en lien avec les préjugés ci-dessus, associent habitat léger et précarité  et ont peur de voir arriver des marginaux dans leur commune.

• Manque d’outils pour les porteurs de projets 

Celles et ceux qui font le choix de l’habitat réversible sont souvent désemparé.e.s face aux démarches à réaliser pour s’installer légalement, à la difficulté de trouver une commune accueillante et un terrain où s’installer, ou encore pour dépasser des défis techniques liés à la construction, à l’autonomie vis-à-vis des réseaux ou la rédaction d’un bail emphytéotique.

C’est pourquoi l’association Hameaux Légers, aidée de ses partenaires, a développé cette plateforme web. 

Pour soutenir le développement de ce projet, clique ici [Redirige vers “soutenir le développement de la plateforme”]

Bonne navigation !